2010
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Damien Carraz et al., « Le programme architectural d'un pôle seigneurial : la commanderie de Montfrin (Gard) », Archéologie du Midi Médiéval, ID : 10.3406/amime.2010.1934
À la différence de commanderies implantées dans le plat-pays, les établissements insérés dans un tissu urbanisé ont rarement traversé les siècles postérieurs à la Révolution. La commanderie de Montfrin (Gard) dont la plupart des bâtiments médiévaux, bien que fortement dégradés, ont été fossilisés dans l’habitat actuel, méritait donc une étude. Les Templiers s’installèrent dans la basse vallée du Gardon au milieu du XIIe siècle à la suite d’une importante donation. Dès 1169, ils avaient érigé, dans la villeneuve de Montfrin, une domus et une église appelée à devenir un centre paroissial. Les chartes montrent que la construction se poursuivit pendant tout le XIIIe siècle et attestent de l’existence d’un certain nombre de bâtiments relevant de la vie monastique et de la fonction seigneuriale. Héritiers de la commanderie après 1312, les Hospitaliers réalisèrent, à la fin du Moyen Âge et après les guerres de Religion, un certain nombre de travaux que l’analyse du bâti et les visites prieurales permettent d’appréhender. L’enquête archéologique conduite en 2007 et en 2009 ne constitue qu’une première approche, mais elle a permis de rendre compte de l’intérêt architectural de ce complexe monumental et de déterminer l’évolution chronologique du plan d’ensemble. Peut-être née d’un binôme touraula, la commanderie s’est rapidement structurée autour de deux cours : l’une destinée aux fonctions résidentielles et seigneuriales, tandis que l’autre regroupa les communs. La présence de trois tours d’angle carrées et d’une rhétorique architecturale militaire, qui n’empêcha en rien le développement des espaces privatifs et des percements en façade, rattachent la commanderie de Montfrin aux palais aristocratiques urbains du Midi.