Datation par thermoluminescence de sédiments chauffés provenant d'une aire de combustion moustérienne.

Résumé En Fr

A remarkably well preserved combustion area was found out in a Mousterian context at Grotte XVI, Cénac et St-Julien, Dordogne, France. TL-dating of heated sandy sediments which were collected in this structure, was carried out. On the methodological side, our principle concern is the datability of the heated sediment samples in reason of possibilities of unsufficient heating in the past and/or pollution by unburat intrusive minerals. The datability estimation was assessed by using the « plateau test » : 6 samples were sufficiently heated, 2 were rejected. Although the plateau-test is considered as one of the most powerful tools, the suitability of that approach has been checked. According to a comparison of the TL behaviour of burnt sediment with unburnt one, which was collected in the surroundings of the combustion area, it has been shown that the datability conditions was fulfilled for a fraction lower than 10 % of unburnt minerals within samples to be dated. The consequent overestimation in paleodose determination should not exceed 3 %, in the present case. The TL stability of the minerals to be dated (quartz and small amount of potash feldspar) has been studied : artificial TL signals slightly fade during the first days of storage after laboratory irradiation, and become stable afterwards. Six among die eight samples collected at the Mousterian fires have finally been dated ; the fine grain (3 to 12 um in size) technique was used. TL ages range from 58.2 ± 5.2 ka to 69.9 ± 4.9 ka before the present, following a normal distribution which tends to validate, a posteriori, the procedures that have been implemented. In weighted average, the age of this combustion structure is 64.6 ± 3.1 ka (uncertainty is one standard-deviation).

Une aire de combustion a été mise au jour dans un niveau moustérien de la Grotte XVI, Cénac et Saint- Julien, Dordogne, France. Des datations par thermoluminescence (TL) ont été entreprises sur des sédiments chauffés, prélevés dans cette structure, en remarquable état de conservation, dans le but de déterminer la de là mise en place des foyers correspondants. Sur le plan méthodologique, la databilité des échantillons fut notre souci principal ici en raison de la possibilité d'un chauffage insuffisant dans le passé et/ou de la pollution par des minéraux non-brûlés. Le test du plateau a permis de statuer de la databilité de 6 échantillons sur 8 prélevés. Bien que ce test soit généralement considéré comme l'un des plus adaptés i ce type d'étude, nous en avons recherché le bien-fondé. Grâce à la comparaison des propriétés de thermoluminescence dé sédiments chauffés et non chauffés prélevés dans l'aire de combustion et à son voisinage, il a été montré que les conditions de databilité restaient valides pour des fractions de minéraux intrusifs non chauffés inférieures à 10 % dans le matériau i dater. L'erreur correspondante sur la dose archéologique est, dans le cas présent, inférieure à 3 %. Enfin, une étude de stabilité de la thermoluminescence a été entreprise sur le matériau à dater constitué de quartz et d'une fraction minoritaire de feldspaths potassiques : un faible déclin de la TL artificielle a été mis en évidence dans les premiers jours après l'irradiation au laboratoire, suivi d'une stabilisation des signaux. Six datations ont finalement été obtenues, selon la technique des petites inclusions (granulométrie comprise entre 3 et 12 um). Les résultats s'échelonnent de 38 200 ± S 200 ans à 69 900 ± 4 900 ans avant le présent. Ils montrent une distribution normale validant a posteriori les procédures mises en oeuvre dans ce travail. La moyenne pondérée des âges-TL est 64 600 ± 3 100 ans (l'incertitude correspond à un écart-type).