1986
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Alois Hahn, « Contribution à la sociologie de la confession et autres formes institutionnalisées d'aveu », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, ID : 10.3406/arss.1986.2316
Contribution à la sociologie de la confession et autres formes institutionnalisées d'aveu. Le processus de civilisation peut être conçu comme l'histoire des formes et des fonctions de l'auto- thématisation. Dès le 12ème siècle se marque un changement dans les formes de la confession requises dans l'institution du sacrement de la pénitence. On assiste à une intériorisation et à une subjectivation de la culpabilité en même temps qu'au développement et à l'intensification de l'autocontrôlé. Le rattachement par les Calvinistes de la confession à la biographie toute entière, en sorte que c'est l'ensemble de la vie qui devient l'instrument de la certitude du salut, systématise l'autocontrôlé et l'autoconscience en les constituant comme totalités inscrites dans la durée. Des développements parallèles se produisent dans les pays où règne la Contre-réforme, en particulier en France : c'est la confession générale qui prend la relève de la simple énumération des péchés. La confession comme autodévoilement et comme examen de l'ensemble de la vie devient ainsi l'une des techniques les plus fondamentales par lesquelles se constitue la subjectivité moderne.