La consolation par la citation : la lettre de Guittone d'Arezzo à un ami ruiné (Lettre III)

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2010

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Cécile Le Lay, « La consolation par la citation : la lettre de Guittone d'Arezzo à un ami ruiné (Lettre III) », Arzanà. Cahiers de littérature médiévale italienne, ID : 10.3406/arzan.2010.971


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La consolation par la citation : la lettre de Guittone d'Arezzo à un ami ruiné (Lettre III) La lettre III de Guittone d'Arezzo, la plus longue de sa correspondance, est une consolatio adressée à son ami Monte Andrea, poète et banquier, pour l'inviter à voir dans ses déboires financiers le levier pour l'acquisition d'un bien moral. La leçon éthique ainsi impartie est étayée par quelque 160 citations d 'auctoritates, parmi lesquelles, comme on pouvait s'y attendre, Sénèque, cité 30 fois, occupe de loin la première place, suivi par Aristote, dont les 20 citations figurent cependant toutes dans la deuxième partie de la lettre. C'est donc en cours de route, et dans le corps même du texte, qu'Aristote devient le point de repère pour cette concrétisation épistolaire du rapport amical. La lettre constitue ainsi un témoignage important du moment où Guittone accède à la connaissance directe d'Aristote, car ses citations sont, de surcroît, le fruit de sa propre translittération en langue vernaculaire du Compendium latin de l'Ethique à Nicomaque. Après avoir rappelé la façon dont les artes dictandi venaient de codifier le genre épistolaire, et ce afin d'élucider le contexte rhétorique dans lequel s'insère la correspondance de Guittone, l'article poursuit en illustrant le traitement du thème de l'amitié dans la lettre III. A l'issue de cette analyse, il appert que la lettre à l'ami ruiné constitue un double exploit, à la fois conceptuel et littéraire. Guittone est en effet le premier à rédiger une lettre en langue vernaculaire qui transpose dans le genre épistolaire les modalités propres aux Summae d'inspiration morale (en particulier la Summa de vitiis et la Summa de virtutibus de Guillaume Peyrault [ou Perrault], réunies en en seul volume à partir de 1250) ainsi qu'à la parénèse religieuse des sermones , tout en les associant à la référence directe à Aristote. L'amitié, dont cette lettre est le gage, se veut capable de surmonter les différences sociales ou religieuses entre l'épistolier (le «frate Guittone» qu'il devient après sa «conversion») et le destinataire parce qu'elle s'enracine, comme le veut Aristote, dans la raison, la partie la plus noble de l'esprit humain.

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