1986
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Claude Badalo-Dulong, « Mazarin et les frères Cenami », Bibliothèque de l'École des chartes, ID : 10.3406/bec.1986.450419
Claude Dulong, Mazarin et les frères Cenami. — Bibliothèque de l'École des chartes, t. 144, 1986, p. 299-354. La Fronde s'en prit avec une particulière virulence aux banquiers, traitants, gens d'affaires, que l'opinion publique rendait responsables des misères du peuple. Les Genami, qui appartenaient à une ancienne famille lucquoise, furent impliqués, et dans le procès de 1649 intenté par le Parlement aux banquiers de Mazarin, et dans celui de 1651, intenté au cardinal lui-même. C'est que, de par les vices du système fiscal de la monarchie et de par leurs liens avec le ministre, ils étaient à la fois banquiers personnels de celui-ci et prêteurs de la Couronne. Si certaines des accusations portées contre eux et contre leur illustre client sont mensongères, d'autres se trouvent confirmées par les documents qu'a découverts et exploités l'auteur ; entre autres, le testament et l'inventaire après décès de l'abbé Paul Cenami, frère du banquier Vincent. Avec d'autres prête-nom du cardinal, les Cenami contribuèrent notamment à la dissimulation des biens mobiliers de celui-ci. Ils lui servirent aussi de couverture pendant son exil, pour qu'il pût correspondre avec la reine et avec ses fidèles serviteurs, afin de préparer son retour. Eu égard aux services rendus, Mazarin fit quelques tentatives, après la Fronde, pour aider les Cenami à se renflouer. Mais leur crédit avait trop gravement souffert de l'épreuve. Ils firent banqueroute et finirent ruinés, alors que le cardinal reconstituait rapidement sa propre fortune.