Épigénèse et développement I. Les développements biologiques

Résumé Fr

L’étude de différents développements biologiques, effectuée à la lumière de découvertes récentes, conduit à envisager un schéma général de développement propre à tous les systèmes vivants. Cette attitude se trouve justifiée par l’unité profonde dont témoigne l’organisation biologique lorsque l’analyse est poussée jusqu’au niveau physico-chimique. Le nombre très restreint des différents éléments de base, la valeur universelle des fonctions élémentaires met en relief la part prépondérante qu’assume l’arrangement pour expliquer la diversité des êtres biologiques. Mais si la nature de l’arrangement, notamment la disposition en structures emboîtées ou hiérarchisées, est caractéristique des systèmes biologiques, ceux-ci obéissent néanmoins aux grandes lois physico-chimiques et notamment à celles de la thermo-dynamique. On peut ainsi relier la notion d’organisation biologique au maintien d’un équilibre physico-chimique, la notion de développement biologique à une évolution obligatoire et irréversible vers un meilleur équilibre. En pratique on peut établir une théorie du développement biologique à deux niveaux d’analyse. Le premier niveau est celui d’un système évolutif contenant au moins un élément stable qui fait fonction de programme. La succession des réactions au contact du milieu est modulée dans un sens défini et prévisible par la nature du programme. La poursuite de l’analyse peut déceler sur cette première évolution une complication obligatoire du programme initial. La notion de structure dissipative mise en évidence par l’école de Prigogine s’applique bien à cette complication spontanée des programmes biologiques. Une application au système nerveux de l’homme peut expliquer l’apparition et le développement de l’activité psychologique.