2006
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Françoise Lafage et al., « Premières tentatives d'interprétation spatiale d'un site rural du Bronze final à Changis-sur-Marne (Seine-et-Marne) », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2006.13437
Le site de Changis-sur-Marne «les Pétreaux» (Seine-et-Marne) fait l’objet d’une fouille préventive extensive depuis 1995. Le gisement est situé dans la partie amont d’un large méandre de la basse vallée de la Marne à quelques kilomètres à l’est de Meaux. Les parcelles déjà fouillées couvrent une quarantaine d’hectares en 2001. L’occupation de fond de vallée à cet endroit comprend une large zone funéraire protohistorique située sur la butte de l’ancienne terrasse érodée; cette dernière domine environ 500 m de nappe alluviale qui descend en pente douce jusqu’à la Marne; les 300 premiers mètres de la plaine non inondable ont vu se développer un habitat de la fin du Néolithique ancien, une vingtaine de sépultures isolées et des établissements agricoles ouverts protohistoriques. Ces derniers se succèdent au même emplacement durant plus d’un millénaire depuis la fin du Bronze final IIb/ IIIa (RSFO) jusqu’à La Tène finale sans grande discontinuité, selon divers degrés de densité. Pour le Bronze final, deux concentrations ont été mises au jour: la première est seulement probable et l’absence quasi totale de mobilier n’en favorise guère l’étude; la seconde, beaucoup mieux documentée, a donné lieu à la recherche des marqueurs de la lente évolution de ce monde rural. Notre hypothèse de travail repose sur l’approche spatiale des maisonnées paysannes durant les deux dernières étapes du Bronze final, à la transition avec le premier Âge du Fer et au Hallstatt ancien dans une même unité de lieu. Cette tentative repose sur le croisement de toutes les données des vestiges étudiés et rassemblés au cours des campagnes de fouille successives : la classification des architectures des bâtiments, des fosses et des silos a été combinée aux données du matériel et aux relations de proximité entre structures. Malgré un mobilier peu abondant pour chacune des cinq étapes définies par la céramique et une stratigraphie horizontale complexe, on a tenté de saisir la composition élémentaire des onze unités domestiques rurales ainsi individualisées, dont les aires d’extension probables reconnues - sans les silos périphériques - varient d’environ 3000 m2 pour la plus petite (la plus ancienne) jusqu’à 1,2 ha pour la plus grande (la plus récente).