2010
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Catherine Dupont et al., « Beg-an-Dorchenn (Plomeur, Finistère) : une fenêtre ouverte sur l’exploitation du littoral par les peuples mésolithiques du VIe millénaire dans l’Ouest de la France », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2010.13929
Le niveau coquillier de Beg-an-Dorchenn (Plomeur, Finistère) a fait l’objet d’une étude interdisciplinaire visant, d’une part à calculer la valeur de l’effet réservoir pour cette zone du littoral atlantique, d’autre part à comprendre comment les hommes du Mésolithique installés à proximité de la mer ont exploité leur environnement, à partir notamment d’un sondage de 2 m2 réalisé en 2001. Par la datation conjointe de sept coquilles et d’un charbon, il semble que l’âge apparent de la mer à cet endroit au Mésolithique final soit de 180 ± 65, avec un R de -260 ± 65. La date de constitution de ce niveau coquillier se place dans l’intervalle 5640-5550 avant notre ère. Le tamisage fin (2 mm) opéré sur le site permet d’obtenir une vision plus complète du mode de vie et des industries lithiques. Ce mode d’échantillonnage montre que de petits restes autrefois négligés comme les fragments de doigts de crabe sont les témoins de ressources alimentaires qui ont pu composer une part non négligeable des régimes alimentaires. Les armatures lithiques sont principalement des trapèzes symétriques à troncatures concaves caractéristiques du faciès Beg-er-Vil du Téviecien. Les ressources marines identifiées (coquillages, crabes, poissons, oiseaux) correspondent à une exploitation très diversifiée des environnements marins accessibles près du site de Beg-an-Dorchenn à marée basse. Les mammifères terrestres et les végétaux correspondent également à une exploitation locale des ressources. La combinaison des moments potentiels d’accès à l’ensemble des ressources alimentaires permet d’émettre des hypothèses quant au mode de résidence de ces dernières populations mésolithiques. Si des marqueurs indiquent clairement une occupation à la belle saison (poissons et coquillages), la disponibilité des ressources marines autoriserait une occupation à n’importe quel autre moment, en continu ou non.