2005
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Jean-Paul Lorgnet et al., « Le revenu minimum d’insertion avant la décentralisation », Revue des politiques sociales et familiales, ID : 10.3406/caf.2005.2123
Depuis le 1er janvier 2004, après quinze ans d'existence, le revenu minimum d’insertion (RMI) est confié aux départements. Les données statistiques de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) à la fin 2003 montrent de grandes disparités territoriales dans la part de la population couverte par la prestation comme dans la part des bénéficiaires dont l’ouverture de droits est ancienne (plus de cinq ans). Schématiquement, les départements du littoral méditerranéen et ceux d’industrialisation ancienne, tel que le Nord - Pas-de-Calais où la fraction de la population couverte par le RMI est élevée, s’opposent aux zones du Grand Ouest, à la façade orientale et aux régions alpines, où cette part est faible. Dans les premiers, un chômage élevé se conjugue avec une ancienneté moyenne élevée dans le dispositif. Si le chômage est un déterminant de long terme essentiel dans la dynamique du RMI, les disparités territoriales ne sont pas réductibles aux seules disparités en matière de chômage. C’est ce que montre, par exemple, l’analyse du taux de bénéficiaires qui cumulent la prestation avec une activité rémunérée. Outre le lien entre la probabilité de sortie du dispositif et le contexte de chômage local, l’étude de trajectoires de femmes bénéficiaires du RMI confirme le lien significatif avec la configuration familiale : pour les femmes, isolées ou en couples, la présence d’enfants est corrélée à une probabilité plus faible de sortir des minima sociaux.