2020
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Jacques Paul, « Foi et doctrines chez les croyants des hérétiques », Cahiers de Fanjeaux, ID : 10.3406/cafan.2020.2438
L’espérance du salut, préoccupation dominante des croyants cathares semble laisser peu de place aux thèses hérétiques. Bien des dépositions devant l’Inquisition les montrent ignorants des doctrines les plus fondamentales. Il faut se garder d’en tirer des conclusions radicales car il suffit qu’un simple croyant ait une connaissance sérieuse de l’hérésie pour infirmer cette opinion. Au milieu du XIIIe siècle le dossier réuni contre Pierre Garcias du Bourget Nau en apporte la preuve éclatante. Il use d’une argumentation souvent subtile pour donner aux textes de l’Écriture un sens conforme à ses convictions. Tous ses propos trouvent des échos précis dans le Traité cathare anonyme, dans la Summa quadripartita d’Alain de Lille et également dans le traité de Moneta de Crémone. Simple croyant, il est vraisemblablement de culture orale et son savoir vient d’une longue fréquentation des cercles hérétiques. Il donne le nom de ceux dont il tient sa formation ce qui laisse entendre qu’un croyant qui a une bonne connaissance de l’hérésie n’est pas seul.