1981
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Henry Duméry, « Proclus et la puissance de produire », Cahiers de Fontenay (documents), ID : 10.3406/cafon.1981.1199
Proclus a une conception originale du «produire», spécialement du pur produire. Il montre par quels moyens discerner, saisir négativement, un produire qui n’est que produire (il emploie la distinction de l’Un et du Tout à monter un dispositif de négation dialectique, pas seulement abstraite ou formelle, qui discrimine entre les «produire-subir» (ceux de l’être) et le «produire impossible à dire» (celui de l’Un, négateur du multiple). Il explique comment l’être et la causalité, le langage et ses définitions, ne peuvent que recouvrir, non découvrir, une puissance de produire qui nulle part ne parait : sans position elle échappe à toute proposition. Mais il n’en reste pas au thème de l’Un qui n’est pas et n’est pas connaissable. Le non-être de la première hypothèse du Parménide lui permet de penser les conditions négatives de tout processus. Ces conditions obligent l’être à n’être que ce qu’il est : totalité. La forme de totalité que revêt l’être n’est donc pas fortuite, mais nécessaire. De surcroît, elle est féconde. Proclus en tire tous les principes qui fondent son ontologie, y compris ceux qui semblent rapportés ou superflus. Le préambule et le premier chapitre de cette étude sont imprimés in extenso, les chapitres II et III sont résumés.