1971
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James Jackson, « Le développement de l'agriculture commerciale dans la presqu'île malaise avant 1908 », Les Cahiers d'Outre-Mer, ID : 10.3406/caoum.1971.2579
Dans la péninsule malaise peu peuplée et peu exploitée au XIXe siècle, les Chinois immigrés de Chine du Sud et les Européens ont créé des plantations auxquelles ils ont donné chacun leur originalité. Les Chinois se sont introduits en Malaisie par les établissements britanniques de Penang, Malacca et Singapour. Venus en Malaisie dans le but de repartir au pays le plus vite possible, fortune faite, ils cultivèrent des plantes susceptibles de rapporter rapidement et ne demandant qu'un faible investissement : manioc, gambier, poivrier. Ils pratiquèrent une agriculture commerciale itinérante, abandonnant les sols dès que leur fertilité diminuait. Grâce à une solide organisation économique (système Kongsi), les plantations chinoises connurent une grande prospérité. Cependant, au début du XXe siècle, sous l'effet de la législation britannique soucieuse de protéger les sols, et du développement de l'hévéaculture, ce type d'agriculture était à l'agonie. Les planteurs européens connurent moins de succès que les Chinois au XIXe siècle : méconnaissance du milieu, manque de main-d'œuvre, choix de plantes à longue croissance (clou de girofle, muscadier), dispersion des efforts et amateurisme des planteurs en furent la cause. Leur situation changea à la fin du XIXe siècle avec la mainmise de l'administration britannique sur les Etats malais et l'introduction de l'hévéaculture. Les autorités coloniales encouragèrent l'installation de colons européens (concessions de terres, prêts de fonds publics), et le développement des plantations d'hévéas (appel à la main-d'œuvre indienne tamoul). Mais l'essor de l'hévéa (2 000 ha en 1900 et 100000 ha en 1908) fut surtout provoqué par l'intervention de nombreuses sociétés commerciales et des capitaux de Londres.