1972
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Pierre Sirven, « Les industries de Brazzaville », Les Cahiers d'Outre-Mer, ID : 10.3406/caoum.1972.2625
Grâce à sa position de capitale de l'ex-A.E.F., Brazzaville est relativement industrialisée par rapport aux villes des autres pays de l'ancienne fédération. A la fin de 1971, elle comptait 13 usines qui employaient plus de 30 ouvriers chacune (9 usines du secteur privé et 4 usines du secteur public). Toutes ces industries de transformation ont en commun le problème des débouchés dans un pays d'un million de personnes à faible pouvoir d'achat et la concurrence devient de plus en plus forte dans les pays voisins où s'installent des usines similaires. Les usines du secteur public doivent non seulement résoudre le problème des débouchés mais aussi ceux de la formation professionnelle, des investissements et de la gestion. Toutes les industries d'Etat sont en déficit ; la plus importante, SOTEXCO, qui emploie 1 241 Africains, a eu, en 1970, un déficit de 305000 000 de francs C.F.A. Au total, 2 455 Africains travaillent dans les 13 usines étudiées. 80 à 95 % de la main-d'œuvre africaine est née à l'extérieur de la capitale. Le recrutement dans le secteur public est souvent influencé par le tribalisme, cause de forts mouvements de main-d'œuvre. Les effets induits sont importants pour les usines du secteur privé (SI AT 1 645 735 600 francs C.F.A. en 1970) mais faibles pour les entreprises d'Etat (SOTEXCO 170 172 600 francs C.F.A. en 1970) qui ne versent pas de droit de douane et accusent un fort déficit. La croissance urbaine est favorisée par l'industrialisation de la ville : plus de 16 000 personnes vivent grâce aux salaires versés. Pour favoriser l'industrialisation, il est nécessaire d'une part de donner confiance aux investisseurs privés et, d'autre part, d'assainir la situation actuelle des entreprises du secteur public avant de songer à de nouvelles créations.