2008
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean-Louis Ferrary, « L’onomastique dans les provinces orientales de l’empire à la lumière du dossier des mémoriaux de délégations de Claros », Cahiers du Centre Gustave Glotz, ID : 10.3406/ccgg.2008.1680
Les mémoriaux de délégations sont des listes donnant la composition des délégations officiellement envoyées par les cités pour consulter l’oracle de Claros et chanter des hymnes à Apollon. Régulièrement gravés pendant tout le IIe siècle et la première moitié du IIIe siècle apr. J.-C., ils ont été retrouvés en grand nombre lors des fouilles successives du sanctuaire, surtout pendant celles qui furent dirigées par Louis Robert de 1950 à 1961. Le corpus de ces inscriptions sera prochainement publié par Jean-Louis Ferrary, grâce aux copies, carnets et estampages conservés dans le Fonds Louis Robert, donné par Jeanne Robert à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres. Il constitue un dossier d’une grande richesse sur la pratique onomastique de cette période, essentiellement dans l’Asie Mineure, avec une documentation particulièrement importante pour Chios, Phocée, Laodicée du Lycos, Héraclée de la Salbakè, Tabai et la colonie d’Iconium. Cet article étudie l’évolution des pratiques onomastiques grecque et latine sous les Antonins et les Sévères. Il souligne la nécessité de bien distinguer entre formules onomastiques impliquant la possession de la citoyenneté romaine (gentilice + cognomen, à la rigueur prénom + gentilice) et formules onomastiques manifestant seulement l’utilisation par des Grecs, comme idionymes, patronymes ou noms d’usages, de prénoms, cognomina ou même gentilices romains. Dans le cas des personnes possédant une onomastique proprement grecque (idionyme simple + patronyme) bien que le nom du père soit manifestement celui d’un citoyen romain, il faut reconnaître des fils de Romains et de Grecques nés hors iustum matrimonium, et de ce fait maintenus dans le statut pérégrin de leur mère.