2010
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Pierre Sarr, « Discours sur le mensonge de Platon à saint Augustin : continuité ou rupture », Dialogues d'histoire ancienne, ID : 10.3406/dha.2010.3231
La légitimité du mensonge s’est posée, dans l’Antiquité, aux auteurs profanes comme aux pères de l’Église. Chez les premiers, mis à part Platon qui récuse le mensonge pour ce qui touche aux dieux, tous les auteurs qui ont abordé la question ont admis que le mensonge pouvait être utile dans certaines circonstances. Dans leur sillage, les pères de l’Église antérieurs à saint Augustin ont, dans leurs réflexions, recherché quelque accommodement entre mensonge et vérité. Si, à l’instar de Platon, ils ont mis en évidence l’inaccessibilité du mensonge à la divinité, tous sont unanimes, à la suite des auteurs profanes, pour reconnaître, sur le plan humain, l’opportunité du mensonge qui peut servir l’intérêt individuel ou général. Saint Augustin, par sa position, se distingue de tous ses devanciers : il est résolument opposé au mensonge. La vérité étant pour lui un absolu, il n’est pas question de transiger sur ce point.