2021
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Mohamed Ben Bammou et al., « Experimental study in microcosms of the effect of fire on the characteristic vegetation of Mediterranean temporary ponds / Étude expérimentale en microcosmes de l’effet du feu sur la végétation caractéristique des mares temporaires méditerranéennes », Ecologia Mediterranea, ID : 10.3406/ecmed.2021.2128
Le feu est un agent important de perturbation des écosystèmes. Son impact sur les mares temporaires reste très peu documenté. Au Maroc, les mares temporaires sont nombreuses et majoritairement concentrées soit dans un environnement forestier soit agricole. Le feu de forêt y est devenu fréquent ces dernières années. En plus, certains agriculteurs pratiquent le feu pour se débarrasser de la biomasse des restes des cultures. Dans ce pays, aucune évaluation de l’impact du feu sur la biodiversité des mares temporaires n’a été faite. Nous avons testé dans une expérimentation en conditions contrôlées, l’impact du feu sur des échantillons de sol prélevés à partir de 5 mares du Moyen Atlas et répartis en 4 lots de 25 échantillons chacun. Le premier a servi de témoin tandis que les 2e, 3e et 4e lots ont été soumis respectivement à une flamme de feu envoyée d’un chalumeau pendant 30, 120 et 600 secondes. Nous avons mesuré la température de la surface du sol des échantillons de chaque traitement après feu par un thermomètre infrarouge. Les échantillons ont été mis en germination et arrosés chaque jour. Durant la deuxième année, nous avons perturbé manuellement les mêmes échantillons de sol puis les avons mis en germination en les arrosant quotidiennement. Contrairement aux feux de faible intensité (feux de terrains agricoles), les feux de forte intensité (feux de forêt) ont diminué significativement la densité totale des semences, celles des annuelles et des aquatiques annuelles ainsi que la richesse en espèces des mêmes groupes. L’effet du feu a varié aussi en fonction des espèces et la durée d’exposition. La restauration de la végétation des mares temporaires après un feu de forte intensité est possible mais probablement lente. L’amélioration des conditions environnementales après feu et la présence dans le sol d’une banque de semences longévives sont des indicateurs pertinents du succès de la restauration.