2003
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Jean-Pierre Micaelli, « L'endogénéité du changement technique : le défi de la conception », Économie appliquée (documents), ID : 10.3406/ecoap.2003.3108
À suivre SIMON, la conception vise à formuler un besoin, puis à imaginer, à réaliser et à tester en temps fini une solution satisfaisante, impensable a priori. Sans conception, aucun objet technique nouveau, inventif ou innovant, ne peut exister. Endogénéiser les causes du changement technique suppose donc d’ accorder une place conséquente à cette activité. Or, des observations industrielles ou de laboratoire montrent que celle-ci a des propriétés originales, qui ne la réduisent pas à un choix ou à l’application de routines. Elle présente ainsi un caractère à la fois contraint et créatif, interne (cognitif) et externe (transactionnel, productif). La prise en compte de telles propriétés remet en cause l ’hypothèse, dite environnementaliste, selon laquelle les orientations et les ressources de la création d’objets techniques seraient définies dans l’environnement externe préalable des acteurs du changement technique, si bien qu’une compréhension holiste suffirait à expliquer ce processus. Elle oblige à en développer une approche moins globale et, surtout, à se focaliser sur l’activité de ceux qui y concourent.