1980
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Daniel Hassan et al., « Le comportement des prix agricoles dans l'inflation au cours des années 70. Comparaison entre les pays de la C.E.E », Économie rurale, ID : 10.3406/ecoru.1980.2730
Dans la crise économique et malgré l'accélération de l'inflation, la tendance longue à la baisse qui caractérise l'évolution des prix agricoles réels en Europe n'a pas connu, au cours des années 70, de modification radicale en dépit de tensions fortes mais passagères sur les marchés agricoles (1972-73, 1976). On doit toutefois remarquer que dans les pays à forte inflation et à monnaie faible les prix agricoles ont tendance à évoluer plus favorablement par rapport à l'inflation générale que dans les pays à faible inflation et à monnaie forte. Les prix agricoles semblent moins commandés, dans leur évolution, par le niveau général des prix que par les prix des consommations intermédiaires. Aux Pays-Bas, grâce au faible accroissement du prix des consommations intermédiaires, l'agriculture peut tolérer sans perte de revenu des prix nettement décrochés du niveau général des prix. La force des Pays-Bas dans la compétition internationale agricole tient donc moins à une capacité à utiliser plus efficacement les facteurs de production achetés qu'au fait qu'elle dispose de ces facteurs à des prix exceptionnellement bas. L'évolution des prix agricoles nationaux en monnaie courante se caractérise par une très forte dispersion, supérieure même à celle des taux d'inflation. Toutefois si l'on exprime ces prix en ECU, la dispersion fait place à un remarquable regroupement. L'effet unificateur du marché commun agricole sur les prix reste donc certain, en dépit des perturbations agri-monétaires (monnaies vertes, MCM). Toutefois, le mécanisme européen de fixation des prix agricoles nationaux à partir d'un prix commun en unité de compte, tend à être, en raison des divergences monétaires, un élément d'accentuation des inflations nationales européennes. Dans cette perspective, le système des « monnaies vertes » ne paraît pas économiquement injustifié. En revanche, le mécanisme correcteur des MCM semble assez inadapté à la situation relative des différents prix de marché nationaux.