1980
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Michel Delattre, « Les industries agricoles et alimentaires : croissance et crise », Économie rurale, ID : 10.3406/ecoru.1980.2734
Grâce à la série des comptes 1959-1979, il est possible de replacer l'évolution des industries alimentaires face à la crise dans une perspective plus longue. La première caractéristique de ce secteur est le poids de la demande des ménages dans ses débouchés. Cette consommation connaît traditionnellement une progression lente mais régulière. Avec la crise, et le freinage du pouvoir d'achat des ménages, la consommation alimentaire a dû elle aussi marquer le pas, même si cela s'est fait avec un certain retard. Ce freinage de la demande a évidemment pesé sur la croissance de la production. Cependant la crise s'est traduite ici de manière tout-à-fait spécifique : on a seulement observé un ralentissement de la croissance pendant les années 1975-1977, et une reprise assez nette depuis. En effet, la production des industries alimentaires est aussi dépendante de l'offre en produits agricoles ; celle-ci a été très médiocre en 1976-1977 et au contraire très dynamique depuis. L'ajustement entre la demande et une offre en partie autonome se fait soit par les stocks, soit par les échanges extérieurs. Ceux-ci n'avaient cessé de s'améliorer entre 1965 et 1974, puis ils se sont nettement dégradés jusqu'en 1978 et à nouveau redressés en 1979. Face au ralentissement de la croissance, les entreprises de l'alimentaire ont ajusté leur niveau d'activité beaucoup plus par la réduction de la durée du travail que par la diminution des effectifs. Leur effort d'investissement qui s'était relâché dès 1970, n'a cessé de se réduire, notamment à cause des problèmes de rentabilité qu'elles connaissent depuis 1 967 et qui n'ont fait que s'aggraver dans la crise.