1996
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Alain Blogowski et al., « Le redéploiement des concours publics à l'agriculture dans la CEE et en France », Économie rurale, ID : 10.3406/ecoru.1996.4787
La réforme de la PAC s'est traduite par une transformation fondamentale du mode de soutien à l'agriculture. A des aides "invisibles" acquittées par les clients de l'agriculture se sont substituées des aides "visibles" financées par le contribuable. En cinq ans les "aides marché" passent de 12,3 à 3,4 milliards d'écu alors que, dans le même temps, les aides directes progressent de 18,2 milliards. Cette "lisibilité" nouvelle des concours publics accordés aux agriculteurs européens s'accompagne d'une profonde recomposition de leur affectation sectorielle et géographique. Ainsi, alors que la place consacrée au financement des "cultures arables", et tout particulièrement des céréales, progresse très sensiblement, on assiste à un net recul des crédits destinés au secteur laitier. Les dépenses en faveur de la viande bovine restent, en valeurs relatives, stables durant la période. Compte tenu de l'importance des surfaces cultivées et du nombre élevé de bovins détenus par les agriculteurs français, les premières années de la réforme se traduisent par une hausse marquée des concours publics à l'agriculture productive française : 58 milliards de francs en 1991, plus de 75 milliards en 1995. Cette croissance, sensiblement plus forte que celle de l'ensemble des dépenses agricoles de l'Union Européenne, entraîne une augmentation de la part revenant à la France : 19,7 % des versements communautaires en 1991, 24 % en 1994 et - probablement - 25 % en 1995 et 1996.