1975
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Jean El Kamal, « Evreux les problèmes de croissance d’une ville moyenne », Études Normandes, ID : 10.3406/etnor.1975.2942
Jusque-là traditionnelle ville d'administration et de commerce, l'agglomération d'Evreux, doublant sa population en deux décennies, s'est engagée dans un assez remarquable processus de croissance. Les activités tertiaires assurent leur prépondérance en s'appuyant sur l'action conjuguée du renforcement des services publics et des effets de rattrapage en matière d'équipement, relayés par la montée des niveaux de consommation, illustration à l'échelle locale des modalités du développement national. L'industrialisation par son rythme d'expansion rapide a été un moteur non moins efficace du dynamisme urbain. Du fait de sa proximité de la capitale et de la mise en œuvre de structures d'accueil favorables, la ville a pleinement profité de la décentralisation industrielle ; parallèlement, elle s'insère dans un système économique de dimension nationale très dépendant du centre de décision parisien. La progression de l'emploi ne s'est pas toutefois accompagnée de l'élargissement souhaitable du marché du travail. Les difficultés d'intégration sociale des nouveaux citadins sont assez sensibles, en partie suscitées par les déséquilibres spatiaux résultant de l'extension de l'organisme urbain. Par ses réussites et ses aspects contraignants, l'évolution récente d'Evreux illustre la problématique des villes moyennes françaises.