1999
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Anne Le Bot et al., « Vienne, contraintes hydrologiques et aménagements des rives du Rhône. De la komè allobroge à la ville du Haut-Empire », Gallia, ID : 10.3406/galia.1999.3244
A partir de la fin du Ve s. avant J.-C., une agglomération s'est constituée sur un promontoire surplombant la rive gauche du Rhône et son confluent avec la Gère. Cette capitale des Gaulois allobroges devenue chef-lieu d'une très vaste cité romaine dut sa pérennité et son développement à sa situation sur le Rhône, au carrefour de plusieurs vallées. L'étude du terrain naturel menée systématiquement depuis une quinzaine d'années à l'occasion des fouilles archéologiques montre que l'agglomération gauloise, à l'origine perchée sur son promontoire bordé par les cours d'eau, n 'a pu devenir une des villes les plus vastes de la Gaule qu'à la suite d'une modification progressive du régime du Rhône initiée dès le IIe s. avant J.-C. et sensible jusqu'au tournant de notre ère. A cette époque, le site présentait sur chaque rive du fleuve deux vastes plaines alors hors de portée des inondations. Les premières constructions observées sur ces terres basses montrent que, tout en restant proche du niveau du terrain naturel, on prit quelques précautions pour lutter contre l'humidité (place Saint-Pierre : sol sur vide sanitaire en amphore, place Camille-Jouffray : épandages de céramiques, Saint-Romain-en-Gal : cloisons de bois et de terre sur des murs bahuts en maçonnerie). Entre les années 20 et 50 après J.-C., des mesures d'une autre ampleur furent prises : les quartiers de la plaine sur les deux rives furent rapidement exhaussés de 1,50 m à près de 3 m selon les secteurs. Plus qu'une précaution définitive d'urbaniste, ces aménagements gigantesques au regard des surfaces concernées pourraient être une réponse à un retour temporaire des crues dont on a retrouvé quelques témoignages datables des années 30-40 au sud de la ville.