Condillac contre Spinoza : une critique nominaliste des glottognoses

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2000

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Paul Laurendeau, « Condillac contre Spinoza : une critique nominaliste des glottognoses », Histoire Épistémologie Langage, ID : 10.3406/hel.2000.2799


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Résumé En Fr

: In his Treatise on Systems of 1759, Etienne Bonnot de Condillac (1714-1780) criticizes Baruch de Spinoza's (1632-1677) metaphysics. Condillac accuses the author of The Ethics of grounding his reasoning and demonstrations on words rather than on notions. The totality of Condillac' s argument against Spinoza's philosophical system is therefore based on an accusation of glottocentrism, which makes the whole debate highly relevant to contemporary language philosophy. In analyzing that one-sided dialogue, it is imperative to probe Spinoza's own vision of the relationship between words and notions, in order to see if Condillac' s accusations, to which of course he could never answer, are valid. With the struggle between empiricism and rationalism in the background, this confrontation fundamentally focuses on the issue of the gnoseological status of the language. Nominalism seems at first to fight glottognoseology, but ends up being its most ardent defender, when Condillac 's criticism of Spinoza's ver- balism implacably turns to self- criticism.

RÉSUMÉ : Dans son Traité des Systèmes de 1759, Etienne Bonnot de Condillac (1714- 1780) critique la métaphysique de Baruch de Spinoza (1632-1677). Condillac accuse l'auteur de l'Éthique d'asseoir son raisonnement et ses démonstrations sur des mots plutôt que sur des notions. La totalité de l'argumentation de Condillac contre le système philosophique de Spinoza repose donc sur une accusation de glottocen- trisme, ce qui rend tout ce débat hautement intéressant pour la philosophie du langage contemporaine. Dans l'analyse de ce dialogue unilatéral, il est impératif d'investiguer la vision propre de Spinoza sur la relation entre mots et notions, de façon à voir si les accusations de Condillac, auxquelles il ne put évidemment jamais répondre, sont valides. Sur fond de lutte entre empirisme et rationalisme, cette confrontation se cen- tre fondamentalement sur la question du statut gnoséologique du langage. Le nomi- nalisme semble d'abord combattre la glot- tognoséologie, mais finit par s'avérer en être le défenseur le plus ardent, quand la critique condillacienne du verbalisme spinozien vire implacablement à l' auto-cri- tique,

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