1988
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Gabrielle Cadier-Rey, « Les conséquences du traité de 1860 sur le commerce franco-britannique », Histoire, économie & société, ID : 10.3406/hes.1988.2357
Le Traité de 1860 est au cœur d'un débat entre partisans du Libre-échange et tenants du protectionnisme, que ce soit en son temps où il fut très vivement dénonce par les industriels français et défendu par les milieux portuaires et lyonnais ; ou de nos jours : dans les années 1930-1950, les économistes le considéraient comme un des actes bienfaisants qui avaient accéléré les mutations de l'économie française ; aujourd'hui certains historiens économistes le verraient comme une des circonstances qui aggravèrent la Grande Dépression des années 1870-1890 en France. Au-delà de ce débat, l'étude des échanges franco-britanniques nous montre qu'en ce qui concerne le commerce, la France tira du Traité plus d'avantages que le Royaume-Uni, ce qui amena ce pays à refuser de renouveler ce Traité en 1881 quand la France eût unilatéralement relevé ses droits de douane ; la marine marchande française, elle, ne supporta pas la fin du système protecteur et les aides ultérieures de l'État ne lui rendirent guère son ancienne importance. Par contre, la consommation populaire augmenta, ce qui correspondait aux objectifs « saint simoniens » qu'avait Napoléon III en signant ce Traité.