1986
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Aurora Egido, « La poética del silencio en el Siglo de Oro. Su pervivencia », Bulletin hispanique, ID : 10.3406/hispa.1986.4578
La quête du silence que la poésie actuelle a entreprise avec une emphase toute particulière n'est pas tellement éloignée de celle qu'ont esquissée les poètes espagnols après Garcilaso. Il s'agit pour nous dans cet article de délimiter les frontières d'un lieu commun qui apparaît sous une ample gamme de registres, depuis les implications du silence mystique jusqu'au versant gongoriste du « silence rhétorique » pour culminer dans la synthèse caldéronienne du Psalle et Sile. Nous étudions, pour ce faire, les rapports entre le silence et le secret pétrarquiste, entre l'hermétisme néoplatonicien et la poésie de la solitude, en essayant de dessiner le tissu multiforme des implications entre le silence et l'ineffable poétique. Les poètes du Siècle d'or montrent leur plus haut degré de modernité dans leur prévision de la page blanche et de tout ce que la voix représente dans sa lutte contre la graphie. Le silence se constitue ainsi en une poétique, une réflexion sur le mot et le vide, sur l'être et le néant de l'écriture.