1981
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Marie-Thérèse de Lestrange et al., « De la grossesse au sevrage, chez les Bassari, les Peul et les Boïn de Salemata (Sénégal oriental) », Journal des Africanistes, ID : 10.3406/jafr.1981.2017
La comparaison de Bassari (cultivateurs animistes) d'une part, Peul et Boïn (pasteurs et cultivateurs musulmans) d'autre part, a mis en évidence un certain nombre de comportements semblables mais aussi certaines différences. La fréquence de la géophagie au cours de la grossesse est importante (1/3 des femmes interrogées) et identique dans les deux groupes. Par contre, la très grande majorité des femmes bassari accouchent seules, ce qui n'est pas le cas chez les femmes peul et boïn. Par ailleurs dans le groupe musulman, les hommes ne prennent aucune part active à cet événement. Au contraire, chez les bassari, c'est très souvent un homme (la plupart du temps le mari de l'accouchée) qui coupe et ligature le cordon ombilical (40% des cas) et plus souvent encore enterre le placenta (60 % des cas). En ce qui concerne l'alimentation de l'enfant le lait de vache, totalement absent du régime de l'enfant bassari, est au contraire donné chaque jour aux bébés peul et boïn depuis leur naissance jusqu'après le sevrage. L'alimentation purement lactée semble plus courte chez les bassari. Dans les deux groupes, l'allaitement maternel est fait à la demande de l'enfant et dure environ deux ans ; le sevrage est brutal mais intervient alors que les enfants mangent de tout depuis plusieurs mois. La mortalité infantile et juvénile, plus faible dans le groupe des pasteurs, pourrait être liée à la différence d'alimentation du jeune enfant.