2012
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Jean-Christophe Pellegrin et al., « Le karst de Casteljaloux (Lot-et-Garonne). Rôle du processus de fantômisation dans la genèse des grottes épikarstiques et du fonctionnement hydrologique », Karstologia, ID : 10.3406/karst.2012.2726
Le karst de Casteljaloux est situé sur la rive gauche de la Garonne à 80 km au sud-est de Bordeaux, entre 70 et 150 m d'altitude. Les grottes, de type épikarstique, se développent à quelques mètres de profondeur dans les calcaires miocènes lacustres de l'Aquitanien. La partie sud est recouverte par les Sables des Landes, formation continentale éolienne quaternaire recouvrant les formations tertiaires. La fantômisation du calcaire a été reconnue dans les coupes de carrières, de routes et dans les grottes. Dans la carrière du Trouyre, on observe des galeries préfigurées (pseudo-galerie) présentant une première évolution avec roche altérée, injection d'argile marron au sommet et dans la roche fantômisée, tassement sommital, soutirage de graviers de quartz (paléoterrasses de la Garonne) et dépôts récents (charbon de bois). Dans la grotte de Saint-Julien qui se développe à 3 m sous la surface topographique, on remarque une altération à la fois du calcaire aquitanien et du niveau de marne calcaire formant le plafond du réseau qui se traduit par une forte densité de stalactites fistuleuses. L'analyse pétrographique confirme qu'il s'agit d'une porosité d'altération. Le régime hydrochimique, très spécifique, montre un fonctionnement en «concentration ». La concentration en carbonates dissous est maximum lorsque le débit est le plus fort, soit un fonctionnement inverse à celui observé dans les karsts classiques. Cela traduit un karst diffus, poreux, en rapport direct avec la forte fantômisation du calcaire aquitanien et la couverture sableuse qui favorise la restitution retardée de l'eau.