2010
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C’est à travers le récit des événements de 376-378 que sont dépeints les Goths ; leur représentation est inséparable de celle de l’espace. Au-delà des descriptions de cercles que sont les campements de chariots, le récit d’Ammien utilise ce thème afin de construire une représentation. La figure géométrique du cercle devient une structure, un orbis, analogue à l’orbis Romanus. Mais cette analogie de fonction va de pair avec des différences : il s’agit d’une réalité en déplacement. En faisant voisiner la description ethnographique des Alains, dont les chariots forment cercle et le récit des actions des Goths, Ammien met en place un modèle (la cité errante) et son application. Mais une différence avec le cercle alain réside dans la localisation : les Goths errent sur le territoire impérial, dans une logique de dévastation. Ils seraient ainsi en mesure de se constituer un espace à leur image et d’opérer une métamorphose de l’espace provincial. Est donc posé le problème du devenir de la Thrace : Thrace d’autrefois, qui ressemble aux terrains de parcours des nomades huns et alains dans le barbaricum ; Thrace romaine, qui symbolise la civilisation urbaine ; Thrace de 376-378, qui devient le terrain de parcours des barbares.