2011
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Jehan Desanges, « Denis Roques et les tribus de la Libye antique », Ktèma, ID : 10.3406/ktema.2011.1626
Denis Roques a réfuté de façon convaincante la théorie, élaborée par de grands historiens entre 1925 et 1955, d’un glissement vers l’ouest des tribus de la Grande Syrte et de l’hinterland de la Cyrénaïque, qui auraient profité de la diffusion récente du chameau pour ébranler l’Afrique romaine à partir du IVe siècle. Mais il a eu le tort de proposer la théorie, inverse et symétrique, d’un mouvement de population qui aurait porté des tribus libyennes de la Byzacène à la Syrie entre 398 et 413 de notre ère. Or le fait qu’on observe une succession de troubles de l’une à l’autre de ces régions, en l’occurrence de l’ouest à l’est, n’autorise pas à supposer une migration de grande ampleur. La prise en compte, à la fois stricte et nuancée, des quelques ethnonymes, parfois ambigus (ex. : les Maziques), attestés dans notre documentation suggère bien plutôt une diffusion de désordres de proche en proche, n’impliquant pas les mêmes tribus. Du moins, D. Roques a-t-il eu le grand mérite de traiter un problème difficile sans tenir compte de la barrière bibliographique et de la frontière entre érudits qui séparent encore trop souvent, dans l’étude de l’Antiquité, Afrique du Nord et Égypte.