2021
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Valérie Fauvinet-Ranson, « Phénomènes d’acculturation linguistique en Italie ostrogothique (latin et gothique) », Ktèma (documents), ID : 10.3406/ktema.2021.3034
Nous ne possédons pas de source qui évoque des difficultés de communication linguistique entre Romains d’Italie et nouveaux arrivants gothiques installés sur des terres dans différentes provinces. Si tous les Goths ne maîtrisaient pas le latin en arrivant, cette langue ne posait plus de problème à la génération suivante. Tout indique que ce sont eux qui se sont adaptés – et non les Romains très majoritaires – en apprenant la langue latine sans oublier la leur pour autant. La famille régnante des Amales a montré l’exemple du plurilinguisme, en gardant dans son bagage culturel le grec, pratiqué pour les plus anciens dans leur vie antérieure dans la partie orientale de l’Empire. Les Romains qui ont appris le gothique dans les catégories dirigeantes sont signalés comme des exceptions et on y voit alors une volonté de manifester son attachement à la cour et le signe d’une fidélité exceptionnelle aux souverains gothiques. La langue est en effet perçue comme l’un des critères auxquels on reconnaît un barbare, avec l’habillement et la religion, sans qu’aucun de ces critères ne soit à lui seul suffisant ni absolu, comme le montrent les sources des royaumes ostrogothiques et vandales ici étudiées.