1989
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Florence Baptiste, « Paterson et ses Français. Une étape américaine sur la route de la soie », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, ID : 10.3406/mar.1989.1420
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la ville de Paterson (New Jersey) devient l'épicentre de la manufacture de soieries aux U.S.A. Les contemporains lui attribueront le titre de «Lyon of America ». Cette période est marquée par l'implantation d'entrepreneurs européens et par l'arrivée d'une main-d'œuvre originaire des centres soyeux — ou du moins textiles — de l'Europe d'alors, et en particulier de Lyon. Comparée aux autres communautés nationales, la communauté française est peu importante. L'origine de la première vague de migrants français — ceux que l'on peut compter dans le recensement de 1870 — semble tenir à la qualification de teinturier-chimiste des tissus de soie. Ces migrants représentent donc, en termes techniques, l'avenir de Lyon. Alors que les Italiens de Biella ou les Anglais de Coventry sont contraints à l'émigration par une remise en cause de leur statut socio-professionnel due à l'évolution des techniques dans leur pays d'origine, tout autre semble être la dynamique qui a poussé ces Lyonnais à franchir l'Atlantique.