2004
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Paul Garde, « Les langues dans l'espace ex-yougoslave », Méditerranée, ID : 10.3406/medit.2004.3363
Dans l'ancienne Yougoslavie la principale langue était appelée «serbo-croate». Sous des formes très légèrement différentes, c'était l'idiome maternel de 72% des habitants, officiel jusqu'en 1974 dans les quatre républiques centrales. Mais ce nom n'avait jamais désigné un standard unitaire : on distinguait des «variantes» orientale (serbe), occidentale (croate), et une norme intermédiaire avait cours en Bosnie. L'intercompréhension était totale, mais les différences, fondées sur une longue histoire, ne pouvaient être ignorées. Avec l'éclatement de la fédération, les anciennes «variantes» ont reçu rang de «langues» (serbe, croate, bosnienne), et le nom «serbo-croate» est devenu tabou. Les différences sont mises en vedette et exagérées, particulièrement en Croatie. Mais les changements réels sont minimes, et l'intercompréhension demeure. Les langues des républiques périphériques, slovène et macédonien, ont désormais statut de langue d'Etat. Les langues des minorités non-slaves subsistent. Au Kosovo et en Macédoine occidentale, l'albanais étend son domaine.