1992
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Pierre-Alain Muet et al., « Investissement, profitabilité et croissance dans les années quatre-vingt », Revue de l'OFCE, ID : 10.3406/ofce.1992.1279
L'article passe en revue les facteurs explicatifs traditionnels de l'investissement, puis présente l'apport d'un modèle qui prend en compte simultanément les contraintes de débouchés et de profitabilité. Si les fluctuations de la demande suffisent à expliquer la chute du taux d'investissement dans la première moitié des années quatre-vingt, une croissance plus forte de la demande n'aurait pas permis une reprise significative de l'investissement au cours de cette période, en raison de la dégradation de la situation financière des entreprises. Cette reprise a pu se développer dans la seconde moitié des années quatre-vingt parce que les deux conditions — croissance des débouchés et rétablissement de la situation financière des entreprises — étaient réunies. Croissance lente, faible profitabilité, et niveau élevé des taux d'intérêt réels ont conduit, dans la première moitié des années quatre-vingt, les entreprises à privilégier les investissements de productivité au détriment des investissements d'extension. Ceci pourrait expliquer, d'une part, la hausse de l'intensité capitalistique, atypique dans une situation de coût du capital élevé, d'autre part, le fait que les taux d'intérêt réels n'apparaissent pas, dans les estimations économétriques, comme une contrainte forte de l'investissement des entreprises.