Les nouveaux visages de la pauvreté en France

Fiche du document

Auteur
Date

2003

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Persée

Organisation

MESR

Licence

Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.

Résumé En Fr

Over the last half century, the extent of poverty in France had considerably reduced. This trend has, however, broken off for the last 15 years. Poverty has changed face and has become more visible. It is no longer old people or rural populations who are poor, but mainly the young urban generations plagued by job insecurity, in a context of disintegrating social bond which threatens them with exclusion. The major redistribution mechanisms which had been effective in the past decades can no longer help to contain its manifestations. Founded mainly on a Bismarkian logic, on occupationally-based social insurance schemes, these mechanisms more or less leave out population groups whose integration into the labour market is the most precarious— in particular, young people with few skills (poor qualifications or unskilled), foreigners and immigrants’ children. Assistance policies, which previously were supposed to play only a subsidiary role, are now resorted to more and more. However, their complex structures, in which numerous services overlap and jurisdictions are entangled, generate even more problems of access to social rights. Moreover, the public’s perception of the poor, henceforth considered as “welfare recipients,” tends to harden even more over the years.

L’ampleur de la pauvreté en France avait considérablement diminué au cours du dernier demi-siècle. Depuis quinze ans, ce mouvement s’est interrompu. La pauvreté a changé de visage et est devenue plus visible. Ce ne sont plus les personnes âgées ou les populations rurales qui la subissent, mais en priorité les jeunes générations urbaines en proie à la précarité de l’emploi, dans un contexte de délitement du lien social les menaçant d’exclusion. Les grands mécanismes redistributifs qui avaient montré leur efficacité dans les décennies passées contribuent plus difficilement à contenir ses manifestations. Fondés avant tout dans une logique bismarkienne, sur des régimes d’assurances sociales à base professionnelle, ils laissent plus ou moins à l’écart les populations dont l’insertion sur le marché du travail est la plus précaire, en particulier les jeunes à faible qualification, les étrangers et les enfants d’immigrés. Les politiques d’assistance, sensées antérieurement ne jouer qu’un rôle subsidiaire, sont davantage sollicitées. Mais la complexité de leurs rouages, où se chevauchent de multiples services aux compétences enchevêtrées, génère des difficultés accrues d’accès aux droits sociaux. De plus, les représentations forgées au sein de l’opinion publique à l’égard des pauvres, désormais considérés comme «assistés», tendent chaque année à se durcir davantage.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en