1976
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Monique Lakroum, « Les Salaires dans le port de Dakar », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.1976.1964
L'analyse des répercussions sociales de la crise mondiale de 1930 doit tenir compte d'une réalité nouvelle mais fondamentale : le salariat. La circonscription de Dakar en offre un exemple car, à sa situation de grand centre urbain, elle joint une activité industrielle et portuaire où le besoin en main-d'œuvre est important. Deux critères mettent en évidence les différences sociales face à la crise : la situation de l'emploi et la résistance du pouvoir d'achat. La main-d'œuvre indigène subit les conséquences de la crise dès 1931. A la baisse du pouvoir d'achat s'ajoutent les réductions du temps de travail et les licenciements massifs à partir de 1933. Par contre, les salaires européens profitent, dans un premier temps, de la baisse des prix. Mais, lors de la remontée des prix, qui s'amorce à partir de 1935, le pouvoir d'achat des salaires européens est lui aussi remis en cause. Cette situation est également aggravée par la durée du phénomène ; aucun renversement de tendance n'est observé à. la veille de la seconde Guerre mondiale. L'introduction du salariat a ainsi mis en place pour les Africains une nouvelle forme d'exploitation accrue et durable.