2013
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Geneviève Falgas, « Une congrégation missionnaire en Algérie (1835-1842) : Les Soeurs de Saint-Joseph de l’Apparition », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.2013.5058
Émilie deVialar, fondatrice d’un ordre missionnaire, les Soeurs de Saint-Joseph de l’Apparition, se fixa en Algérie de 1835 à 1842. Elle y était venue, appelée aussi bien par les civils que par les militaires, pour soigner les malades, soulager la misère des pauvres et instruire les enfants, «sans distinction de race et de religion » . Après trois années où les religieuses se dévouèrent sans compter, les difficultés commencèrent. Elles furent soupçonnées, par les saintsimoniens présents en Algérie, de vouloir convertir ceux à qui elles venaient en aide. Puis elles se trouvèrent confrontées à l’évêque d’Alger qui voulait les mettre au service de ses propres projets, ce que refusa la fondatrice. Pour échapper à la volonté de l’évêque, elle en appela au Pape. Mais son séjour à Rome n’eut pas les résultats qu’elle espérait : en fin de compte, elle dut se démettre de toutes ses fonctions en Algérie et quitter le pays, abandonnant sans contrepartie les nombreux établissements qu’elle avait créés. Il se trouve que tous ceux qui soutinrent son action, dans ces débuts de la colonisation, furent des hommes, civils, militaires, religieux. Ces soutiens vinrent à lui manquer les uns après les autres dès qu’elle affirma son indépendance : Émilie de Vialar fut-elle victime d’un affrontement des genres ?