1997
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean-Marie Pailler, « Religio et affaires religieuses : de l'expiation du sacrilège de Locres à l'accueil de Cybèle », Pallas. Revue d'études antiques, ID : 10.3406/palla.1997.1437
En 204, les épisodes de la vie religieuse font cortège au retournement de situation qui va conduire Scipion sur le sol africain. A cette marche triomphale s'opposent encore deux obstacles sacrés, dans une conscience romaine non moins envahie de religio qu'en 216, au lendemain du désastre de Cannes. Le sacrilège commis sur le trésor de Proserpine à Locres, au terme d'un mouvement crescendo de "contagion tous azimuts", doit absolument être expié : Tite-Live fait ici un usage aussi abondant que subtil des notions, marquées d'archaïsme, de contagion et de religio. Quant à la Grande Mère des dieux, la phrygienne Cybèle, elle ne peut venir s'installer à Rome, et faciliter symétriquement l'expulsion d'Hannibal hors d'Italie, que moyennant l'organisation de cérémonies qui mettent en vedette un représentant (un Scipion) et une représentante (une Valeria plutôt qu'une Claudia, malgré Tite-Live) de l'aristocratie romaine victorieuse. Le rôle conféré dans ce contexte à une femme mérite d'être confronté avec celui que matrones et Vestales avaient joué en 216 : XXIX, encore une fois, fait écho à XXII.