2010
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François Chast, « La thériaque à l’époque moderne. Chronique d’une fin annoncée du XVIe au XIXe siècle », Revue d'Histoire de la Pharmacie, ID : 10.3406/pharm.2010.22242
La thériaque, issue de l’Antiquité gréco-romaine, a traversé les siècles avec une certaine pérennité. La formule issue de la tradition hippocrato-galénique est encore proche à l’âge classique de ce qu’elle fut quinze siècles plus tôt, et ce malgré les difficultés d’approvisionnement en matières premières. Elle est considérée comme un pilier de la thérapeutique par les apothicaires du XVIe siècle comme Houel et Bauderon et du XVIIe siècle comme Charas ou Lémery. En revanche, le XVIIIe et ses «lumières », à l’instar de Baumé, vont s’ingénier à contester le bien fondé de la préparation. La dernière préparation publique de la thériaque est effectuée en 1798. Les pharmacopées officielles du XIXe siècle (de 1818 à 1884) vont, toutes, retenir une formule de thériaque où, selon la tradition, des dizaines d’ingrédients se mêlent dans des conditions d’efficacité non démontrées qui conduiront à l’abandon définitif de la préparation au XXe siècle, moment où la thériaque passe du statut de médicament controversé à celui de mythe antique et révolu.