2001
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Ulrike Guerot, « Une nouvelle Constitution pour le Vieux continent ? », Politique étrangère, ID : 10.3406/polit.2001.5073
Depuis le sommet de Nice, l'Union européenne est entrée dans une nouvelle phase de son histoire. Après la primauté longtemps accordée à l'intégration économique sur l'intégration politique, le déficit démocratique dont souffrent les institutions de l'Union et l'émergence de mouvements visant à re-nationaliser les politiques communes font du débat sur la Constitution européenne un enjeu au moins aussi essentiel et difficile que celui de l'élargissement. Essentiel, car une Constitution permettrait à l'Europe, d'une part, de redéfinir l'équilibre des compétences au sein de l'Union, et, d'autre part de mieux répartir les pouvoirs entre l'Union, les Etats-membres et les citoyens ― en donnant à ceux-ci, enfin, les conditions d'exercer de façon démocratique la souveraineté qui leur revient; difficile, car l'élaboration d'une Constitution doit répondre aux aspirations d'Etats aux traditions politiques et institutionnelles fort différentes, et dont les intérêts ne sont pas tou jours convergents. C'est pourquoi le couple franco-allemand, alliant deux modèles constitutionnels opposés mais complémentaires, pourrait encore jouer un rôle moteur dans la définition du nouvel ordre politique européen.