2018
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Philippe Muller, « HAPPY as a Mark of Exceptionality », Recherches anglaises et nord-américaines (documents), ID : 10.3406/ranam.2018.1562
Après une brève présentation de l’approche référentialiste proposée par A. Wierzbicka pour le lexème HAPPY, cet article se propose d’argumenter contre l’idée qu’il renverrait fondamentalement à un état émotionnel caractérisable par une certaine exceptionnalité dont l’intensité aurait diminué au fil du temps. Je propose au contraire que l’on puisse maintenir l’exceptionnalité à condition de se départir de l’approche référentielle et de faire porter l’analyse sur l’interlocution. On peut ainsi, en empruntant à la Théorie de la Relation Interlocutive (TRI) de C. Douay et D. Roulland, analyser HAPPY comme étant fondamentalement un marqueur Cl, c’est-à-dire une forme signalant une discordance dans la relation qui relie les deux profils théoriques concernés par la communication (le locuteur et l’allocutaire). C’est cette discordance qui permet d’en inférer le sens et de l’interpréter comme renvoyant à une émotion assez exceptionnelle et donc finalement plus intense que celle marquée par GLAD, lexème qui marquerait, lui, une concordance dans la relation interlocutive et constituerait donc un marqueur C2 dans la TRI.