Giacomo Badoer et kyr Théodôros Batatzès, « chomerchier di pesi » à Constantinople (flor. 1401-1449)

Résumé En Fr

The Libro dei Conti of the Venetian merchant Giacomo Badoer who lived in Constantinople from 1436 to 1440 makes frequent mention of a strange figure referred to as '[Chir] Todaro Vatazi [patron de nave de Chandia] [chomerchier di pesi].' In fact Badoer here speaks of of two different persons named Theodore Batatzes: the one a Cretan shipowner (ob. 1439), the other a Byzantine 'chomerchier di pesi.' Venetian notarial documents from Crete allow us to distinguish the activitiy of each and, more particularly, to trace the career of the Byzantine Kyr Theodoros Batatzes, attested as a commercial agent and benefactor of an Athonite monastery until 1449. The problem posed by these identical names, complicated further by a third contemporary Theodore Vatatzes, is studied in connexion with the diffusion of the family name Vatatzes in the Greek-speaking territory subject to various political authorities in the fifteenth century. Finally, the office of 'chomerchier di pesi' is discussed, drawing on our meagre sources for the Byzantine financial system on the eve of the fall of Constantinople.

REB 61 2003 p. 49-95 Thierry Ganchou, Giacomo Badoer et kyr Théodôros Batatzès, « chomerchier di pesi » à Constantinople (flor. 1401-1449). — Le Libro dei conti de Giacomo Badoer, marchand vénitien qui résida à Constantinople de 1436 à 1440, évoque souvent un personnage étrange, qu'il présente comme « [chir] Todaro Vatazi [patron de nave de Chandia] [chomerchier di pesi] ». C'est que Badoer parle en réalité de deux Théodôros Batatzès distincts, l'un Cretois, le « patron de nave » (f 1439), et l'autre Byzantin, le « chomerchier di pesi », la documentation notariale vénitienne de Crète permettant de distinguer nettement la trajectoire de ces homonymes, et de retracer surtout celle du Byzantin kyr Théodôros Batatzès, homme d'affaires et évergète d'un monastère athonite, attesté jusqu'en 1449. Le problème de cette homonymie, d'autant qu'il faut compter avec un troisième Théodôros Batatzès contemporain, fait ensuite l'objet d'une enquête sur la diffusion du patronyme Batatzès au sein d'un espace grec soumis à diverses obédiences politiques au 15e siècle, une troisième partie étant consacrée au commentaire de cette fonction de « chomerchier di pesi », en battant le rappel des maigres sources disponibles relatives à la fiscalité byzantine à la veille de la chute de Constantinople.