1975
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Alec Nove, « Y a-t-il une classe dirigeante en U.R.S.S. ? », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.1975.1998
Dans cet article polémique, l'auteur fixe son attention sur un thème qu'il formule de la manière suivante : « étant donné qu'il existe une strate, une classe ou une élite dirigeante, pourquoi s'est-elle assurée une position aussi dominante et comment qualifier cette couche de la population, une société ainsi constituée ? » Ce dernier point est essentiel ici. La société soviétique, où pratiquement tous les moyens de production sont propriété d'Etat, est dominée par un parti qui choisit et emploie les cadres. Les personnes occupant un poste de haut niveau figurent sur la nomenklatura. Elles représentent l'Establishment. On peut dire qu'il s'agit d'une hiérarchie centralement dirigée et faire entrer la société soviétique dans le moule d' «un service civil et militaire général». Que sont les couches supérieures d'une telle société et quel nom leur donner ? Cette uni-hiérarchie s'est instaurée pour des raisons qui tiennent à l'histoire, à l'économie, à la sociologie et à la psychologie. Mais l'analyse «de classe» marxiste peut-elle s'appliquer à un tel système? Si non, quelle méthode faut-il utiliser? Selon M. Nove, «il pourrait s'agir d'un phénomène totalement neuf du point de vue qualitatif, pour l'analyse duquel nos catégories habituelles (qu'elles dérivent de Marx ou de Parsons) nécessiteraient de substantielles modifications ».