1979
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Eugène Zaleski, « Transferts de technologie, endettement et perspectives du commerce Est-Ouest », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.1979.2245
L'expansion considérable du commerce Est-Ouest intervenue au cours de la première moitié des années 1970 a été rendue possible par l'offre d'abondants crédits occidentaux. Mais elle traduit aussi les besoins considérables des pays de l'Est en technologie occidentale et en capitaux destinés à leur développement. Cette expansion a cependant fait naître un énorme endettement qui a tendance à croître ces dernières années, malgré les efforts des pays de l'Est pour réduire le déficit de leurs balances commerciales. La dette dont le niveau a depuis longtemps dépassé les limites d'un endettement jugé « sain » est considérée cependant comme « acceptable > par les hommes d'affaires occidentaux qui comptent, en partie au moins, sur l'Union Soviétique pour renflouer les ressources de ses partenaires du CAEM en difficulté. Devant l'ampleur du déficit à prévoir pour les années 1980, certains auteurs s'interrogent sur l'attitude possible des Occidentaux face à un éventuel défaut de paiement de certains pays de l'Est. Ils prévoient une attitude fortement influencée par des considérations de politique extérieure (ne pas renforcer la dépendance des pays du CAEM envers PU.R.S.S.) et de politique intérieure (soutenir leurs banques et entreprises en difficulté, même celles ne bénéficiant pas de garanties officielles de crédit). Un contingentement des crédits accordés à l'Est pourrait être appliqué, de même qu'un plan prévoyant des achats massifs et exceptionnels pour éponger, partiellement au moins, la dette difficilement recouvrable. C'est l'attitude des pays de l'Est qui sera cependant déterminante dans les années à venir. La réduction actuelle du déficit de leurs balances commerciales et la pression pour la conclusion d'accords de compensation et de contre-achats ne constituent que des remèdes partiels. Ils seront acculés au choix : se replier vers l'isolement économique au sein de la zone du CAEM ou s'ouvrir davantage à une division internationale du travail. Les défauts de la planification administrative et les besoins aigus en technologie et en capital pourraient les obliger à choisir la seconde solution, à moins que les Occidentaux n'offrent à nouveau des crédits abondants et bon marché, ce qui ne ferait que reporter l'échéance.