1990
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Agota Deszenyi-Gueullette, « L'évolution de la politique de la science et du développement technologique et ses modes de financement en Hongrie », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.1990.1478
Dans le système centralement planifié, la politique de la science et du développement technologique était entièrement subordonnée aux objectifs politiques — une croissance économique rapide et autarcique — sans trop se préoccuper des critères économiques. La concurrence nationale ou internationale ne jouait guère. Avant 1970, la recherche se concentrait dans des instituts de l'Académie des sciences et était coupée de tout le processus d'application. Les équipes de recherche ont été supprimées dans les universités qui se cantonnaient à l'enseignement. Des instituts de l'Académie travaillaient pour les divers ministères de branche. Les entreprises avaient également certaines activités de recherche qu'elles finançaient avec leur propre fonds de développement technique. La quasi totalité de la recherche de l'Académie et des ministères de branche était financée par le Budget. Ce système a été modifié dans les années 1970 en conséquence de l'introduction du Nouveau Mécanisme Économique. De nombreux instituts de recherche appliquée se sont mis à travailler sur contrat. Les ministères ont vu leur rôle s'accroître. Le financement par le Budget a été gelé à son niveau de 1969 d'où un ralentissement de la recherche fondamentale financée par le Centre. Ensuite, le processus de réforme a connu un temps d'arrêt et il y avait toujours aussi peu de concurrence : l'innovation et la propension des entreprises à innover en ont évidemment été affectées. Si un « marché de la science » n'a pas pu se développer, ce fut également en raison de la position de monopole dont bénéficiaient les instituts de recherche spécialisés. Après 1978, les mesures restrictives découlant de la crise de la balance des paiements n'ont pas épargné la recherche scientifique dont les moyens financiers ont été réduits. Mais beaucoup d'instituts ont réussi à accroître leurs ressources grâce à des contrats et des commandes. Depuis 1985, le financement est accordé à des projets plutôt qu'à des instituts. Mais la part de la recherche fondamentale continue à diminuer et de nombreux projets ont été suspendus, faute de moyens. En théorie, les sources de financement de la R.-D. n'ont rien de mystérieux : elles proviennent du Budget, du Fonds centralisé de développement technique et des entreprises. Mais en pratique, c'est la confusion qui règne. En outre, la coordination des programmes de recherche laisse sérieusement à désirer.