1997
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Christian Lechervy, « Les élites du Parti communiste vietnamien face à la doi moi », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.1997.2870
Depuis dix ans, la politique de réforme initiée par le VIe Congrès du Parti communiste (PCV) consiste en une série d'ajustements de procrastination. Si depuis la réunification du pays en avril 1975, le corps doctrinal de la politique économique n'a jamais cessé d'évoluer et de s'adapter, les règles d'ordonnancement du jeu politique apparaissent, elles, figées alors même que le Parti, l'État et le gouvernement ne cessent de changer de direction ces dix dernières années. Les ajustements quotidiens de l'encadrement de la politique économique ont défini une nouvelle forme de praxis d'un État socialiste, au travers des mécanismes socialistes de marché, mais ces reformulations sont encore insuffisantes pour garantir la pérennité de la croissance économique. Déstabilisatrices par nature, les réformes qui s'engagent à l'issue du VIIIe Congrès doivent répondre non seulement à des impératifs macro-économiques, mais également sociaux. Dès lors, les débats au sein de la place Ba Dinh reprennent de la vigueur et pourraient bien se révéler fondateurs de nouvelles légitimités pour ceux qui vont succéder à la génération des dirigeants issus des trois conflits paroxysmiques de la Guerre froide.