1975
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Jean-Pierre Dupuy et al., « Société industrielle et durabilité des biens de consommation », Revue économique, ID : 10.3406/reco.1975.408212
La réduction de la longévité des biens de consommation apparaît tout à la fois comme une condition nécessaire à la reproduction de notre système économique et comme une source majeure du fameux malaise des sociétés industrielles : parmi ses conséquences néfastes, il faut classer l'inflation, la pollution et l'enlaidissement du milieu naturel par production massive de déchets, les rythmes fratricides pesant en particulier sur la sécurité de l'emploi, la dégradation de la qualité symbolique du cadre de vie, etc. On montre que ce phénomène n'est ni la traduction d'un prétendu goût général pour le changement, goût miraculeux puisqu'il irait dans le même sens que les « nécessités » du développement économique ; ni le prix payé par les consommateurs pour que l'appétit de profit des producteurs puisse trouver de quoi se satisfaire ; mais le sous-produit d'une culture, au même titre que la rareté, les inégalités, les frustrations sans cesse renouvelées. Le concept d'obsolescence psychologique est central à l'analyse proposée. Sur lui se greffent des mécanismes dans le domaine de la consommation comme dans celui de la production qui défient les évidences du sens commun. L'article comprend un texte principal de portée générale, dans lequel on a intercalé des illustrations qui concernent deux cas précis : l'automobile et le médicament.