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1968
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Paul Vicaire, « Place et figure de Dionysos dans la tragédie de Sophocle », Revue des Études Grecques, ID : 10.3406/reg.1968.1054
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Résumé
Eschyle dans des tragédies perdues, Euripide dans les Bacchantes montraient Dionysos sur le théâtre. Sophocle, semble-t-il, ne l'a jamais fait. Mais à plusieurs reprises, dans ses chœurs, Dionysos est invoqué, ou nommé à propos d'un souvenir mythologique important (Trachin., 216-221 ; Antig., 152-154, 955-966, 1115-1152 ; Œdipe roi, 209-215 ; Œdipe à Colone, 678-680). Ces invocations énumèrent divers attributs traditionnels de D. Mais l'histoire du roi Lycurgue est présentée tout autrement que dans l'Iliade VI : elle affirme sans restriction la puissance du dieu. Dans la fiction des drames qui se passent hors d'Athènes, D. est invoqué comme protecteur, purificateur. Il n'est plus l'étranger indésirable, il a perdu le caractère « apolitique » qu'il avait ailleurs et à d'autres époques. L'hyporchème d'Antigone (1115-1152) insiste sur ce qui rapproche d'Athènes ce dieu thébain. Sophocle écrit Antigone quand s'élève le Parthénon ; au fronton Est et sur la frise Est D. figure avec les « grands dieux ..·, il y paraît très différent du dieu barbu, en robe orientale, dont l'effigie était jusqu'alors la plus répandue. Dionysos à Athènes, au temps de Périclès — au moins pour certains poètes et certains artistes — est non seulement « assagi », mais « apollinisé ».