2002
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Pierre Brulé et al., « La mémoire des pierres à Sparte. Mourir au féminin : couches tragiques ou femmes hiérai (Plutarque, Vie de Lycurgue, 27,3) ? », Revue des Études Grecques, ID : 10.3406/reg.2002.4503
II est généralement admis qu'à Sparte seuls les noms « des hommes morts à la guerre et des femmes mortes en couches » pouvaient figurer sur leur monument funéraire. C'est en tout cas le sens conféré par Kurt Latte au texte de Plutarque (Vie de Lycurgue, 27, 3), considérant la version des manuscrits rétive à toute exégèse. Bien que rarement contestée, cette « lecture » n'en repose pas moins sur un coup de force philologique qui consiste à remplacer un mot par un autre (hiérôn par lékhous) et à en athétiser un troisième (ton). Étendant l'enquête au dossier des hiérai de Laconie et de Messénie, il nous semble possible de sortir de l'alternative dans laquelle la critique s'est enfermée depuis plus d'un siècle, à savoir corriger un texte pour le comprendre. Notre relative ignorance de ce qu'étaient les hérai ne doit en effet pas être considérée comme rédhibitoire en la matière.