1976
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Madeleine Paillette, « Etude expérimentale des interactions sonores dans les chœurs de rainettes Hyla meridionalis, (amphibien anoure) par stimulation avec des signaux sonores périodiques de synthèse », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.1976.4913
Par l’action de signaux acoustiques périodiques de synthèse variables quant à leurs paramètres de durée, on a pu expliquer les phénomènes de chants en chœur chez la Rainette, la stimulation des séquences d’appel, l’organisation des appels en duos, trios, et la perte de cette organisation lorsque les animaux sont plus nombreux. Ces différentes apparences de l’activité chorale s’expliquent par le jeu d’un mécanisme unique : les signaux sonores, pourvu qu’ils aient les fréquences acoustiques adéquates, sont stimulants de l’activité vocale. L’effet stimulateur s’accompagne d’un effet dilatoire qui repousse la réponse au-delà du temps proprement stimulant. On peut résumer les effets de ce mécanisme sous quatre règles : 1 -La règle des écarts : La durée des écarts entre réponses peut être modifiée mais ne sort jamais des écarts entre appels spontanés de l’espèce. 2 -La règle d’alternance : Si la durée du signal stimulant n’est pas trop longue la réponse commence dans la pause dans la mesure où la règle des écarts peut être respectée. 3 -La règle du temps de latence : Lorsque la règle d’alternance est appliquée la réponse suit la stimulation sonore après un temps de latence caractéristique des paramètres du signal stimulant et de l’état de l’animal. 4 -La règle du niveau sonore de la stimulation : Plus la stimulation est intense, plus le signal est stimulant, mais plus l’effet dilatoire qui accompagne l’effet stimulant est durable. Ces règles suffisent à expliquer les interactions sonores dans le chœur mais l’activité chorale est rendue plus complexe par les différences individuelles d’activité et de réponse. Par ailleurs ces règles permettent d’éclairer quelques autres points de comportements comme l’émission de signaux de rivalité et de signaux de pluie. Elles permettent aussi d’envisager, du moins en partie, des mesures d’audition ; de niveau d’activité sonore et une quantification du pouvoir réactogène des signaux. Elles montrent aussi que les possibilités de réponses dépassent largement ce qui est utilisé par l’espèce dans les conditions natu¬ relles et que ces règles appartiennent probablement à un plus vaste ensemble qui régit les interactions dans le temps entre stimulations et réponses.