Les insectes phytophages associés à des plantes exotiques envahissantes à l'île de la Réunion (Mascareignes)

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2005

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Marc Attié et al., « Les insectes phytophages associés à des plantes exotiques envahissantes à l'île de la Réunion (Mascareignes) », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2005.1250


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Résumé En Fr

Phytophagous insects associated to non-native invasive plants at Réunion Island (Mascarene). — Absence of the natural enemies that limit their populations in their areas of origin generally explains the propagation of invasive plants. Few associations are known between invasive plants and insects at Réunion Island. There, in infested indigenous ecosystems, 42 phytophagous insects (Coleoptera, Diptera, Hemiptera, Lepidoptera and Phasmida), among which 19 are endemic of one or several Mascarene Islands, have been recorded on 20 non-native invasive plant species. Among the 220 associations with invasive or indigenous plants 147 were not recorded before. Lepidoptera and Coleoptera form the predominant insect groups. Lepidoptera include several families : Crambidae, Geometridae, Hesperiidae, Noctuidae, Nymphalidae, Sphingidae, whereas Coleoptera (14 species) are mainly Curculionidae with 13 recognized weevil species. The host range spectrum is very broad for the greatest part of collected insects. The endemic species of Geometridae are essentially associated with endemic plants (39% of records) while the species with a broad distribution are mainly recorded on invasive species. The Geometridae family is more closely associated with endemic plants than Noctuidae and Curculionidae ; while the Noctuidae with a broad distribution are more closely associated with alien plants (30% of the records) than Geometridae and Curculionidae (respectively 7% et 4%). Some endemic polyphagous Curculionidae are also associated with invasive (14%) or non-invasive (8%) exotic plants. These significant differences are mainly explained by the very nature of the diet. Although leaf-eating insects (sphingids, noctuids and phasmids) induce some damages to invasive alien plants, these are insufficient to reduce the density of these pests ; damages by flower-and particularly seed-feeder insects would probably be more efficient but this needs further research.

L’extension des plantes envahissantes s’explique en général par l’absence des ennemis naturels qui limitent leurs populations dans leur région d’origine. À La Réunion, très peu d’associations sont connues entre les plantes envahissantes et les insectes. Cette étude a permis de recenser, sur 20 espèces de plantes envahissantes de formations naturelles de La Réunion, 42 espèces d’insectes phytophages dont 19 sont endémiques d’une ou de plusieurs îles des Mascareignes. Il s’agit de Coléoptères, en majorité Curculionides, de Lépidoptères, d’Hémiptères Cicadomorphes et Fulgoromorphes, de Diptères et de Phasmes. Parmi les 220 associations signalées se rapportant à des plantes exotiques et à des indigènes, 147 sont inédites. La quasi-totalité des espèces d’insectes répertoriées sont polyphages. Les Geometridae endémiques sont plus étroitement liés à des plantes endémiques (39 % des données) comparés aux Noctuidae (3 %) et aux Curculionidae endémiques (18 %). On trouve également des Curculionidae endémiques et polyphages sur des plantes exotiques envahissantes ou non (respectivement 14 % et 8 %). Les Noctuidae à large répartition, et donc nécessairement polyphages, sont plus étroitement associés à des plantes exotiques (30 % des données), dont certaines sont envahissantes, comparés aux Geometridae et aux Curculionidae de même catégorie (respectivement 7 % et 4 %). Ces différences significatives s’expliquent en grande partie par la nature du régime alimentaire des groupes concernés. Les dégâts foliaires occasionnés par les Lépidoptères (Sphingidae, Noctuidae) et les Phasmes sont appréciables, mais n’apparaissent pas à eux seuls suffisants pour réguler l’extension des plantes exotiques envahissantes. Les attaques au niveau des graines ont probablement un effet régulateur plus efficace qu’il serait nécessaire de quantifier.

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